La Communauté des esprits

Auteur : Philip Pullman

Genre : Fantasy adolescent

Éditions : Gallimard Jeunesse

Prix : 22€ (broché)

Pages : 656

Lyra a vingt ans. Déterminée et tourmentée, elle étudie à Sainte-Sophia quand son chemin croise celui d’un éminent professeur nommé Malcolm. Au coeur d’un monde hostile, ils s’engagent malgré eux dans un périlleux voyage : le mystère de la Poussière les mènera bien au-delà d’Oxford et des fontières de l’Europe, jusqu’à un désert hanté d’Asie centrale.

La Communauté des esprits de Philip Pullman est le second tome de la trilogie de la Poussière, dans l’univers d’À la croisée des mondes. Contrairement au premier tome, celui-ci n’est pas un prequel mais une suite aux aventures de Lyra : il faut donc avoir lu la trilogie à l’origine de ce monde pour le lire.

On retrouve donc Lyra, à vingt ans, jeune étudiante pragmatique et soucieuse. Fini l’enfant tête brûlée portée par son imagination et son énergie débordante, véritable moulin à paroles. Place à une femme bien plus mélancolique. Les certitudes de l’enfance se sont transformées en doutes face à l’âge adulte. Lyra remet tout en question, ce qui la fâche avec son daemon.

D’ailleurs, on peut voir en Pantalaimon ce qu’il reste de la Lyra enfant que l’on a connu dans la première trilogie. Les discussions ou plutôt les débats houleux qui opposent Lyra et son daemon en deviennent alors intéressants.

La mauvaise relation avec son daemon va porter un coup sur le moral de Lyra. Et par conséquent, l’ensemble du roman est teinté d’une certaine mélancolique, de ce doute permanent qui accompagne l’entrée dans l’âge adulte où l’on remet en question tout ce qu’on pensait acquis.

De plus, certains meurtres assez violents, des enjeux politiques plus complexes et une scène d’agression sexuelle fait qu’on ne peut pas mettre ce livre entre de très jeunes mains. Le côté jeunesse a pratiquement disparu sauf quand au détour d’une sous-intrigue, on découvre un homme-chaudière et son histoire digne d’un conte de fées. Mais les personnages merveilleux ne sont pas si nombreux et le livre prend plutôt l’aspect d’un roman policier.

En effet, Malcolm et Lyra, les deux personnages principaux de ce tome, vont mener leur enquête pour percer le mystère de l’eau de rose et son lien avec la fameuse Poussière. Ce côté mystérieux donne envie de tourner les pages. Par ailleurs, comme les personnages se déplacent beaucoup, on a l’impression d’avancer dans l’intrigue, ce qui n’était pas le cas du tome 1 à mon sens.

J’ai aussi plus apprécié les enjeux politiques de ce tome maintenant que je connais l’importance du Magisterium. Le seul problème de l’intrigue est finalement qu’elle pose plus de questions qu’elle ne donne de réponses et la fin ne semble donc être que le commencement du vif du sujet. En tout cas, ça donne envie de lire le dernier tome et d’assembler les pièces du puzzle.

⭐⭐⭐⭐ 4/5

“Le savoir, à l’instar de l’eau, trouve toujours une brèche dans laquelle s’infiltrer.”

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