La nuit est mon royaume

Auteure : Claire Fauvel

Genre : Bande-dessinée, Coming-of-age

Éditions : Rue de Sèvres

Prix : 17,60

Pages : 152

Nawel est une jeune fille de 20 ans au tempérament de feu qui la pousse à mener toutes ses passions avec excès. Cette force est un atout quand elle la met au service de la création dans son groupe de rock, qu’elle a créé avec Alice, sa meilleure amie. Leurs études les mènent à Paris, où les jeunes filles sont confrontées de plein fouet au décalage culturel et social entre Paris et la banlieue. Malgré les difficultés, Nawel veut conquérir la capitale. Lors d’un festival « jeunes talents », elle rencontre Isak Olsen, musicien, dont elle tombe immédiatement amoureuse. Fascinée et terriblement jalouse de son talent, il cristallise toutes ses frustrations. Abandonnant ses études et l’emploi qui la fait vivre, elle décide de se consacrer à la composition d’un premier album. Commence alors pour elle, une période difficile, faite de travail et de sacrifices pour tenter d’atteindre son rêve à n’importe quel prix…

J’ai emprunté La nuit est mon royaume à ma BU sans rien en connaître, j’étais seulement attirée par les illustrations qui dégagent une certaine vitalité, avec une palette de couleur chaleureuse.

C’est l’histoire de Nawel et Alice, deux jeunes filles qui se rencontrent au collège, dans la ville de Créteil. Alice va faire découvrir les Beatles à Nawel et alors que tout les oppose, une profonde amitié va naître entre elles. Depuis, elles ne rêvent que d’une chose : fonder un groupe de rock ensemble.

L’idée de départ est simple mais alléchante, pourtant j’ai eu du mal à rentrer dans la BD. La description de la banlieue parisienne est clichée : on est encore une fois dans cette opposition entre la capitale en ébullition et pleine de promesses face à la banlieue morne et ennuyante où l’on se sent emprisonné.

De plus, la famille de Nawel est maghrébine et musulmane. Donc bien sûr, on a le droit au père silencieux et sévère, mais aussi à la mère inquiète et bonne cuisinière. Ce sont des parents stricts qui ne comprennent pas leur fille. Bref, rien de nouveau sous le soleil.

Je ne suis pas croyante, mais les quelques personnages religieux qu’on croise sont assez monolithiques, donc je ne suis pas sûre que la représentation soit super. De plus, une des amies musulmanes de Nawel et Alice se prend une remarque grossophobe donc, encore une fois, quelques éléments de l’histoire sont un peu limites.

Face à ces clichés, je n’étais pas vraiment emballée. Cependant, je me suis plongée dans le récit au moment où Nawel part vivre à Paris et qu’avec Alice, elles se consacrent enfin pleinement à la musique. L’histoire est classique et prévisible, mais les hauts et les bas que traversent les jeunes femmes sont touchants.

Le style d’illustration capte aussi très bien le lien émotionnel qu’unit Nawel à la musique avec des planches d’une très belle poésie. C’est surtout pour ces passages lyriques que la BD m’a plu.

La fin douce-amère conclut aussi bien l’histoire et laisse au coin des lèvres un sourire un peu mélancolique, signe que c’était une bonne lecture malgré tout.

⭐⭐⭐ 3,5/5

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